Les Chaperons
❰ Livre IV – épisode 65 ❱
| Forêt en Bretagne, jour. Angharad est assise par terre, Ferghus se tient debout et lui tourne le dos. | |
| Ferghus | Ouais, euh... oh, on est d'accord hein, vous discutez cinq minutes et on rentre ! |
| Angharad | Euh... cinq minutes, euh... c'est façon de parler, faut peut-être pas exagérer ! |
| Ferghus | Hé oh, vous allez pas me la faire, attention hein ! Cinq minutes, c'est cinq minutes. |
| Angharad | Mais qu'est-ce que ça peut vous faire ? Je peux bien discuter avec qui je veux, on est sortis du camp ! |
| Ferghus | Mais le seigneur Lancelot aime pas quand des gens de chez lui discutent avec des gens de Kaamelott, c'est tout. On s'en fout, d'être sortis du camp ! |
| Angharad | Ah oui non mais... moi, mon fiancé, il est de Kaamelott, hein, alors faut peut-être bien que je discute avec une fois de temps en temps ! |
| Ferghus | Hé bah OK, cinq minutes, parce que c'est votre fiancé. |
| Angharad | Ben fiancé, euh... on va pas jouer sur les mots hein, euh... mais euh... disons qu'en un sens... c'est mon fiancé mais il le sait pas encore, quoi. |
| Ferghus | Il le sait pas encore ? Non mais oh, c'est quoi là ? Vous me dites « c'est mon fiancé » ! |
| Angharad | Oui ben... parce que c'est en train de se faire ! Ah bah c'est sûr que c'est pas avec des rendez-vous de cinq minutes que ça va avancer, cette histoire hein, ça c'est... |
| (Ouverture.) |
|
| Forêt en Bretagne, jour. Perceval marche, suivi de Bohort. | |
| Bohort | C'est une folie, nous allons nous faire occire ! |
| Perceval | De quoi ? |
| Bohort | Nous approchons du camp de Lancelot ! |
| Perceval | Si vous avez les jetons, fallait pas m'accompagner. |
| Bohort | Je vous ai accompagné parce que vous m'avez eu aux sentiments ! « Il faut que je parle à Angharad... » (Siffle en mimant une flûte.) « Tatati, tatata... » |
| Perceval | Bah oui c'est vrai, il faut que je parle à Angharad. |
| Bohort | Mais vous n'avez qu'à la faire venir à Kaamelott, en lieu sûr ! Là, vous lui parlerez tant que vous voudrez ! |
| Perceval | Mais elle bosse chez Lancelot, c'est quand même pas ma faute, si ? En plus là on se voit sur terrain neutre. On n'est pas dans son camp, on n'est pas à Kaamelott. |
| Bohort | Il parait que le seigneur Lancelot attaque même hors de sa zone ! Il organise des patrouilles, et... |
| Perceval | Si on tombe sur une patrouille je vous défendrai, vous inquiétez pas. Avec Karadoc, on a mis au point une technique pour se battre tout seuls contre cent vingt personnes. |
| Forêt en Bretagne, jour. Perceval et Angharad sont assis par terre, Ferghus et Bohort se tiennent debout non loin. | |
| Ferghus | Bon allez, c'est bon là, euh... vous avez bien discuté, on rentre ! |
| Bohort | Exactement. Seigneur Perceval, vous m'avez promis d'être raisonnable ! |
| Perceval | Non mais c'est bon, qu'est-ce qu'on risque, là ? |
| Angharad | Ah les lopetteslopette (n.f.) Individu lâche, peu viril En savoir plus, vous arrêtez de fouetter, ouais ? |
| Ferghus | Hé bah ou alors je rentre au camp, je fais celui qui sait pas, comme ça vous, vous rentrez à l'heure que vous voulez, et c'est vous qui vous ferez jeter. |
| Angharad | Oui non mais euh... je pourrai jamais retrouver le chemin toute seule ! Vous pouvez bien m'attendre cinq minutes, non ? |
| Bohort | Moi, Seigneur Perceval, si j'avais le cran de rentrer à Kaamelott sans vous, ça fait longtemps que je serais parti ! |
| Perceval | Mais on va y aller, oh ! Vous vous prenez pour un enseignant ? (Rit, fier de sa sortie.) |
| Angharad | De quoi ? |
| Perceval | Non... je sentais que c'était le moment de faire une vanne, mais y a rien qui est sorti... |
| Ferghus | Bon en plus, il faut que je surveille le sentier parce que je dois attaquer à vue si y en a un de Kaamelott qui se pointe ! |
| Bohort | De quoi ? Attaquer à vue ? |
| Ferghus | Ah bah c'est les ordres, hein. Gars de Kaamelott : attaque à vue. |
| Bohort | Ah oui, ceux qui... qui pénètrent dans votre campement ! |
| Ferghus | Non non, n'importe où. |
| Bohort | Et... et ici ? |
| Ferghus | Ah bah ici c'est pareil hein, si y en a un je l'allume hein. Alors c'est pour ça, moi je peux pas faire cinquante trucs en même temps ! |
| Bohort | Ça suffit maintenant, on rentre ! Seigneur Perceval, si vous ne venez pas tout de suite... je vous attaque ! |
| Perceval | Quoi ? |
| Bohort | Et euh... sous le coup de la panique, euh... ça peut y aller dur hein ! Moi je serais vous, je me méfierais ! |
| (Fermeture.) |
|
| Forêt en Bretagne, jour. Perceval et Angharad sont assis par terre, Ferghus et Bohort se tiennent debout non loin. | |
| Ferghus | (Saisit une pierre.) Bon, c'est bon maintenant. Si vous venez pas, je vous préviens, je vous caillassecaillasser (v.) Jeter des pierres En savoir plus. |
| Perceval | (Criant.) Mais vous allez nous lâcher, oui ? Vous voulez que je me foute en rognerogne (n.f.) Colère, mauvaise humeur En savoir plus comme un enseignant ? (À Angharad.) Qu'est-ce que j'ai avec ça, moi ? |
| Bohort | (Saisit des pierres.) Soit vous venez... soit nous engageons toute notre colère dans ces projectiles ! |
| Ferghus | Ah non non, moi je parlais de leur jeter de la caillassecaillasse (n.f.) Cailloux En savoir plus ! |
| Angharad | Vous avez de la chance que je sois pas un homme hein, parce que je vous botterais le cul à tous les deux ! |
| Perceval | Ouais pareil, vous avez bien de la chance ! En plus je connais une technique pour tuer trois hommes en un coup, rien qu'avec des feuilles mortes ! Alors là vous êtes deux, vous avez bien de la chance. |
| Ferghus | Vous venez, ou vous venez pas ? |
| Bohort | (En même temps que Ferghus.) Vous venez, ou vous venez pas ? |
| (Noir.) |
|
| Angharad | Non, on vient pas ! |
| Perceval | (En même temps qu'Angharad.) Non, on vient pas ! |
| (Stab final.) |
|