Les Classes De Bohort
❰ Livre II – épisode 14 ❱
| Salle de la Table ronde, jour. Arthur et Bohort sont à la Table ronde. | |
| Arthur | Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi vous êtes parti ! |
| Bohort | Mais cet affreux soldat barbare m'a menacé de mort ! |
| Arthur | Mais forcément, c'est un ennemi, Bohort ! |
| Bohort | Ennemi ou pas ennemi, je refuse d'être menacé ! Imaginez que ça s'envenime et qu'on en vienne aux mains ! |
| (Ouverture.) |
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| Couloir du château, jour. Bohort est dans un couloir du château. Le bruit d'une bataille parvient du dehors. | |
| Arthur | (Arrive en hâte, armé d'une arbalète.) Qu'est-ce que vous faites là, Bohort ? |
| Bohort | Je... rien... |
| Arthur | Comment ça, « rien » ? Vous êtes au courant que les Burgondes sont en train d'essayer de forcer la grande porte ? |
| Bohort | C'est ce que j'ai cru comprendre... |
| Arthur | Et donc ? |
| Bohort | Eh bien... dès que j'ai su, vous pensez, j'ai tout de suite décidé de venir sécuriser cet accès ! (Pointe une porte.) |
| Arthur | Vous savez ce qu'il y a, derrière cette porte ? |
| Bohort | Il faut bien que j'en choisisse une, je peux pas être partout ! |
| Arthur | Bohort, vous savez que je m'efforce de ne pas me fâcher, là ? Voilà une heure que vos camarades sont aux créneaux et repoussent l'ennemi pendant que vous sécurisez l'accès au stock de couvertures ? |
| Bohort | Le stock de couvertures ? |
| Arthur | Le stock de couvertures, oui. |
| Bohort | Je suis désolé mais ça me semble capital ! Imaginez qu'on subisse un siège qui nous mène jusqu'à l'hiver prochain ! On sera bien contents de les trouver, les couvertures ! |
| Arthur | Bohort, je ne comprends pas comment vous arrivez à ne pas rougir de votre pathétique couardise. |
| Bohort | Mais Sire... |
| Arthur | Si jamais on arrive à repousser les Burgondes et qu'on est encore en vie demain, je vous collecoller (v.) Placer, mettre, positionner En savoir plus entre les pattes de mon maître d'armes. |
| Bohort | Pour quoi faire ? |
| Arthur | Pour faire en sorte de ne pas avoir systématiquement honte de vous à chaque fois que vous vous comportez comme une pintade ! (Part.) |
| Salle d'armes, jour. Bohort et le maître d'armes sont dans la salle d'armes, tous deux armés de leur épée. | |
| Bohort | Mais euh... vous n'allez pas me taper ? |
| Le maître d’armes | Allez, en garde, espèce de petite couille molle ! |
| Bohort | Comment ? |
| Le maître d’armes | Vous allez me montrer un peu ce que vous avez dans le frocfroc (n.m.) Pantalon En savoir plus, ma mignonne ! |
| Bohort | Mais enfin, le roi Arthur m'avait juste parlé... |
| Le maître d’armes | (Pousse un cri et attaque Bohort.) |
| Bohort | Mais vous êtes complètement fou ! Vous avez failli m'ouvrir le crâne ! |
| Le maître d’armes | Et figurez-vous que ça m'aurait pas déplu ! À moins que la vue de votre cervelle à vif ne vous fasse tomber dans les pommes ? |
| Bohort | Vous êtes un grand malade mental ! |
| Le maître d’armes | C'est votre insulte, ça ? |
| Bohort | Comment ? |
| Le maître d’armes | Non je veux dire euh, « malade mental », c'est votre maximum, comme insulte ? Non parce qu'il va falloir passer le cran au-dessus, mon vieux. Sinon, on y est encore demain. Allez ! |
| Bohort | Mais « allez » quoi ? |
| Le maître d’armes | Une bonne petite série d'insultes pour se mettre en train et puis hop ! Vous attaquez ! |
| Bohort | Mais il est hors de question que je vous insulte ! |
| Le maître d’armes | (Impatient.) Mais allez-y, c'est pour vous stimuler, bon Dieu ! |
| Bohort | Il n'en est pas question ! |
| Le maître d’armes | Mais allez-y, bon sang ! Magnez-vousse magner (v.) S'activer, se remuer En savoir plus le fionfion (n.m.) Derrière, postérieur, cul En savoir plus, espèce de grosse dinde ! |
| Bohort | C'est un scandale ! |
| Le maître d’armes | Seigneur Bohort, je commence à en avoir plein le dos de votre comportement de péteuxpéteux (n.m.) Individu peureux En savoir plus ! Vous allez me faire le plaisir de me faire une bonne insulte, et de vous foutre en rognerogne (n.f.) Colère, mauvaise humeur En savoir plus une bonne fois pour toutes ! |
| Bohort | (Hurle.) Mécréant ! (Attaque le maître d'armes avec frénésie.) |
| Forêt en Bretagne, jour. Arthur, Léodagan et Lancelot sont en forêt et observent leurs troupes et les troupes ennemies. | |
| Léodagan | C'est pas pour faire le rabat-joie mais il me semble quand même qu'on n'est pas à la fête hein... |
| Lancelot | Ils sont au moins deux ou trois fois plus nombreux que nous. |
| Arthur | Deux ? Ou trois fois ? |
| Lancelot | Euh... au moins deux, peut-être trois... |
| Arthur | Ah merci hein, bravo la précision ! |
| Lancelot | Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, moi ? Je vous donne le rapport des éclaireurs ! |
| Arthur | Mais... je trouve extrêmement maladroit de votre part de le prendre sur ce ton, Seigneur Lancelot ! Je vous rappelle que ces éclaireurs sont sous votre commandement et que c'est un petit peu de leur faute si on se retrouve dans ce piège à rat ! |
| Lancelot | J'ai jamais voulu, le commandement des éclaireurs, moi ! C'est vous qui me l'avez donné d'office ! |
| Arthur | Mais je vous emmerde, mon petit pote ! Vous commandez ce que je vous dis de commander et vous la fermez bien comme il faut ! |
| Léodagan | C'est pas en se bouffant le nez qu'on va se sortir de là hein ! |
| Arthur | Alors qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? À même pas dix contre quarante ? |
| Lancelot | Je commande les éclaireurs, moi. Pas cette troupe de débiles. |
| Arthur | Seigneur Lancelot, vous commencez doucement à me casser les noixnoix (n.f.) Testicule En savoir plus ! |
| Léodagan | Bon ! On tente une retraite ? |
| Arthur | Bah évidemment ! On va pas attaquer ! On va se faire couper en tranches ! |
| Lancelot | Allez, repli ? |
| Arthur | Allez. |
| Lancelot | Repli. Repli ! |
| Arthur | Repli ! |
| Bohort | (Arrive en courant, hurlant et brandissant son épée, et se rue sur les ennemis.) Ah ! Mécréants ! |
| (Fermeture.) |
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| Chambre d'Arthur, soir. Arthur et Guenièvre sont au lit. | |
| Guenièvre | Il est encore à l'infirmerie, Seigneur Bohort ? |
| Arthur | Ouais mais faut que je fasse venir Merlin, là, parce qu'il en a vraiment pris plein sa gueule. |
| Guenièvre | Oh le pauvre... il a dû avoir une peur terrible ! |
| Arthur | Peur ? Mais vous vous foutez de moi ? |
| (Noir.) |
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| Arthur | J'ai mis deux gardes devant l'infirmerie parce que sinon il se relève il y retourne ! |
| (Stab final.) |
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